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Comment prédire les résultats des élections départementales en Alsace ?


La méthode consiste à estimer la « fidélité » et de la « versatilité » des électeurs à partir de leur comportement dans la 4ème circonscription du Doubs. On conclue à partir de là que les électeurs FN ont le taux le plus important de « fidélité à leur vote » et on prédit (de façon très imprudente…) les résultats des élections départementales en Alsace

La taux de « fidélité » d’un électorat c’est le % de votants qui votent de la même façon à une élection suivante. Ce sont les termes de la diagonale du tableau. La taux de « versatilité » est le complémentaire à 100%.
Une estimation, par une méthode des moindres carrés, de la matrice de transferts des voix du premier tour de l’élection présidentielle de 2012 au premier tour de l’élection législative du Doubs en 2015, faite sur les 55 communes de la circonscription conduit à  :

 

Capture d’écran 2015-03-19 à 10.29.36.png



La ligne « LE PEN »  se lit ainsi :


•    22% des électeurs Le Pen en 2012  se sont abstenus en 2015,
•    58% ( « fidélité ») ont revoté FN
•    La « versatilité » des électeurs FN est donc de 42%.

La colonne « abstentions 2015 » se lit ainsi  :


Se sont abstenus en 2015 :
•    100% des abstentionnistes de 2012,
•    85% de ceux qui ont voté pour d’autres candidats,
•    65% des électeurs de Hollande
•    36% des électeurs de Sarkozy
•    22% des électeurs de Le Pen,

Politique-fiction


Si l’on suppose que les transferts seront les mêmes aux élections départementales en Alsace. Les résultats de 2012 en Alsace ayant été (en pourcentage sur les inscrits) :

 

Capture d’écran 2015-03-19 à 10.29.45.png



Mais une prévision de ce type reste totalement théorique si elle n'est pas corrigée en fonction des spécificités de la sociologie électorale en l'Alsace. 

 

Au moins quatre paramètres, qui sont autant de questions dont la réponse n'arrivera qu'au soir du deuxième tour, interfèrent sur toute prévision électorale :

 

1 - Le poids des candidats autonomistes. Le phénomène sera-t-il marginal ou cette tendance réussira-t-elle par exemple à prendre des voix aux autres partis (et dans quelle proportion) ?         
2 - Le fait qu'il n'y a pas des candidats socialistes dans tous les cantons. Cette réalité est mise officiellement sur le compte d'alliances faites sur le terrain, mais elle recouvre peut-être un phénomène de rétraction militante du PS. En tout cas cela affaiblira mécaniquement les résultats du PS quans on les comptabilisera sur l'ensemble de l'Alsace.

3 - La particularité du vote FN en Alsace. Il s'agit d'un vote ancien, ce parti ayant des noyaux d'implantation électoral solides depuis au moins les élections régionales de 1998. Sa marge de progression par rapport à un niveau déjà très élevé sera peut-être relative. Il serait intéressant de voir si le "taux de fidélité" y est aussi fort, ou plus fort, en Alsace qu'ailleurs.

4 - Les effets de la réforme territoriale, et notamment des manoeuvres de l'UMP à cette occasion, qui ont suscité une certaine répulsion parmi de nombreux électeurs alsaciens. Le taux de "versatilité"  sera-t-il plus fort chez les électeurs de l'UMP ?. Cela pèsera-t-il sur l'abstention, déjà plus forte en Alsace qu'ailleurs ?

 

La combinaison de ces différents paramètres rend impossible toute prévision fiable des résultats du scrutin. Il sera néanmoins intéressant d'observer l'écart entre les prévisions théoriques énoncés plus haut et les résultats réels du scrutin, au soir des premiers et deuxième tours.


Collectif ovipal
Les calculs ont été établis par Jean-Paul Villette
Version du 19 mars 2015 (qui se substitue à la première version du 18 mars).



18/03/2015
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