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Jean-Luc Mélenchon peut-il gagner la présidentielle ?

            Ce n’est pas impossible. Depuis le mois de février, l’ensemble des sondages indique que la somme des intentions de vote Hamont – Mélenchon est suffisamment élevée pour permettre une qualification pour le second tour. L’élimination de la gauche à l’issue du premier tour ne viendrait pas tant de sa faiblesse électorale que de son écartèlement entre ces deux candidats de poids à peu près équivalent. L’opération de siphonage de l’électorat de Benoit Hamon au profit de Jean-Luc Mélenchon est en train de changer la donne. Celui-ci est sur le point de rattraper, en intentions de vote, François Fillon, et il se rapproche désormais des deux présumés finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

           

Et surtout, par rapport à ces trois concurrents, Jean-Luc Mélenchon est le seul qui dispose d’une possible réserve de voix, qui se trouve dans ce qui reste des intentions de vote en faveur de Benoit Hamon, dont les derniers partisans pourraient être tentés par un « vote utile » à gauche.

 

            Le principal gagnant de cette recomposition pourrait cependant être Marine Le Pen. Pour l’instant Marine Le Pen est favorite au premier tour mais elle perd dans tous les cas de figure au second tour, contre François Fillon aussi bien que contre Emmanuel Macron. On semble par conséquent se diriger au second tour vers un vote anti-Le Pen (et non pas un vote pro-Fillon ou pro-Macron), inspiré par la crainte des conséquences d’une victoire du Front national (sortie de l’euro, programme économique et social jugé peu crédible et dangereux…). Ce qui signifie que n’importe quel candidat pourrait battre Marine Le Pen au second tour, pourvu qu’il ne soit pas lui-même anti-système.

           

Mais la question se pose de façon différente avec Jean-Luc Mélenchon. Il n’est pas certain du tout que Jean-Luc Mélenchon soit suffisamment pro-système pour rassurer et attirer les électeurs qui craignent les conséquences d’une victoire du Front national.

 

            Quoi qu’il en soit, la succession de consultations qui a lieu depuis l’automne 2016 met en évidence l’instabilité du système partisan français actuel. Il y a 6 mois, la plupart des observateurs était persuadée que c’était l’issue de la primaire de la droite et du centre qui allait déterminer le nom du futur président de la république, les deux principaux favoris étant Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Au bout du compte, c’est François Fillon qui l’a emporté avant qu’il ne soit rattrapé par son affaire d’emploi présumé fictif.

           

A gauche, Arnaud Montebourg se préparait à une confrontation avec François Hollande. Mais là également, rien ne s’est passé comme prévu et c’est Benoit Hamont qui l’a emporté, avant qu’il ne s’effondre à son tour.

           

Pour l’instant les sondages nous prédisent un second tour Le Pen – Macron et une victoire finale Macron. Mais le jeu reste ouvert. Une présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible avec au bout du compte un résultat final tout à fait imprévisible.

 

 

 

Bernard Schwengler

ovipal                                                                             

8 avril 2017

           

 



08/04/2017
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