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L'élection de trop pour le Parti socialiste expliquée en 5 points

Le député de la première circonscription de Strasbourg, Armand Jung  avait annoncé sa démission,  en mars  dernier, de son mandat de député pour raisons de santé, surprenant la classe politique alsacienne et prenant de court l'appareil politique du Parti Socialiste du Bas-Rhin qui ne s'était pas préparé une telle hypothèse politique.

 

La liste officielle des 14 candidats est depuis vendredi dernier validée par la préfecture du Bas-Rhin (voir en fin d'article). Dans le contexte politique actuel, où le Parti Socialiste n'a remporté que 2 victoires sur les 19 partielles depuis le début du quinquennat, la question de la préservation de cette circonscription par le PS reste plus que légitime.

 

Plusieurs éléments viendraient conforter l'hypothèse d'une défaite, plus que vraisemblable, du suppléant à Armand Jung, Éric Elkouby (adjoint au maire de Strasbourg et conseiller départemental). Enumérons-les en 5 points.

 

1/ D'abord, la politique nationale porte une incontestable zone d'ombre sur toute candidature socialiste, quel que soit le type d'élection.  A cet égard, la mise à distance du candidat PS face à la politique nationale est plus qu'évidente, comme nos confrères de Rue89 viennent de le pointer (cf. http://www.rue89strasbourg.com/guide-survie-legislative-partielle-strasbourg-104067) et souligne à juste titre que l'opération électorale relève du plan de survie. Le bilan d'activité pour cette mandature, même écourtée, n'a même  pas été établi clairement par Éric Elkouby. Effectivement il n'y a pas lieu de pavoiser dans un tel contexte. Le site du député Armand Jung s'est arrêté en ce qui concerne la publicisation de ses interventions locales en juin 2013. A la lumière de cette information, difficile par ailleurs de présenter et de se prévaloir d'un bilan positif même  vis-à-vis de ses propres électeurs ? (http://www.armandjung-depute.fr/interventions_locales_.html)

 

 

2/ Ensuite, il aura manqué à Armand Jung un soutien unanime pour saluer son travail et le soutenir dans l'épreuve de santé qu'il traverse. Il lui aura manqué le soutien essentiel de Roland Ries, Maire de Strasbourg avec lequel quelques éléments de ''friture politique'' étaient percevables de temps à autre sur le plan relationnel et politique. Rappelons-nous dans un passé proche le ''doux'' reproche du Député Jung à l'égard de Roland Ries qui ne s'était pas positionné explicitement contre le Référendum pour le Conseil Unique d'Alsace (2013) (cf.http://www.armandjung-depute.fr/interventions_locales_.html). Notons que la Ville de Strasbourg est la seule enclave ''Rose'' d'importance dans une région entièrement ''Bleue''... et que si les chaînons de la solidarité politiques locaux deviennent fragiles... cela n'augure pas favorablement du futur.

 

 

3/ Mais ce soutien était-il vraiment possible ? Le PS peine à mobiliser sa force militante pour cette élection. Déjà épuisée par une série de scrutins qui n'a pas donné de brillants résultats, cette élection apparaît un peu comme l'élection de trop. L'annonce de cette élection partielle aura  contribué à accentuer fortement les lignes de failles qui commençaient à surgir au sein de l'appareil socialiste, sur fond de succession à la Mairie  de Strasbourg. Ces failles se creusent jour après jour comme l'atteste la démission jeudi dernier des deux adjointes Mine Günbay et Souad El Maysour. Par ailleurs, les clans au sein du PS fourbissent leurs armes en vue de préparer la future élection municipale strasbourgeoise. Le camp de Philippe Bies (député) face à celui de Alain Fontanel (1er adjoint et héritier présumé). Ce fractionnement n'encourage en rien les dynamiques nécessaires. Si les militants ne sont pas mobilisés, comment pourraient l'être les électeurs.

 

4/ La démobilisation des électeurs est évidemment une donnée permanente pour tous les scrutins électoraux (hormis les présidentielles qui réussissent à attirer un peu plus d'électeurs dans l'isoloir) Cette défiance et cette démobilisation à l'égard de la classe politique qui se traduit par une abstention massive, a été prise en compte par une liste (Collectif ''Ma Voix'') qui a pour objectif de ''hacker'' l’Assemblée Nationale en faisant élire des citoyens volontaires, formés et tirés au sort qui voteront pendant cinq ans sur toutes les lois comme leurs électeurs le décideront" (http://jcfrog.com/blog/mavoix-dou-vient-ce-nouveau-collectif-qui-veut-hacker-lassemblee-nationale-en-2017/). Est-il pour autant concevable d'attirer des citoyens qui s'inscrivent dans une déshérence au long cours face au système  représentatif français sans une modification radicale de la vie politique ?

 

5/ Mais cette démobilisation politique affecte également la classe politique alsacienne elle-même, notamment les courants qui pourraient éventuellement se rassembler pour soutenir (lors d'un éventuel 2ème tour) le candidat PS. En témoigne, l'initiative mort-née d'une Primaire portée par Eric Schultz (adjoint au maire de Strasbourg) «Nous avons été nombreux et nombreuses à constater une fois de plus, une fois de trop, l’ampleur et la profondeur de la crise politique et démocratique qui travaille notre pays en profondeur», ...D’où l’idée «de faire de Strasbourg un laboratoire d’innovation démocratique et de renouvellement des pratiques politiques comme ont su le faire, à leur échelle, Saillans, Grenoble ou Barcelone…» (http://c.dna.fr/edition-de-strasbourg/2016/02/28/schultz-propose-des-primaires-citoyennes). Cette tentative avortée montre qu'en partant de manière très isolée dès le premier tour,  le projet qui permettrait  de réunir les forces susceptibles de maintenir le PS dans cette circonscription au 2ème tour ne dispose  pas de fondements  au sein des appareils politiques ... alors que l'union est régulièrement  constatable du côté de la droite traditionnelle qui s'allie toujours au 2ème tour de manière ''mécanique''.

 

En conclusion, à partir de ces 5 points expliqués à partir d'éléments  d'informations principalement  locales, parfois nationales, il ne paraît pas infondé de dire que  la prochaine  élection des 22 et 29 mai prochains de la 1ère circonscription de Strasbourg est celle de trop pour le Parti Socialiste.

La rédaction de l'ovipal

1 mai 2016

 

 

Les 14 candidats de la 1ère Circonscription :

 

1) Andréa Didelot (FN), suppléant Gaetano Vespoli ; 2) Guillaume d’Andlau (société civile), suppléante Christine Lehmann ; 3) Laurent Py (UDI), suppléante Audrey Rozenhaft ; 4) Pacha Mobasher (sans étiquette), suppléant Michel de Bézenac ; 5) Jean Faivre (Unser Land), suppléante Stéphanie Karmann ; 6) Jean-Emmanuel Robert (LR), suppléante Maritchu Rall ; 7) Daniel Gerber (Collectif ''Ma Voix''), suppléante Mary-Laure Teyssedre ; 8) Eric Elkouby (PS), suppléante Laurence Noss ; 9) Murat Yozgat (Parti Égalité Justice), suppléante Laïlla Anar ; 10) Julien Ratcliffe (PC), suppléante Yasmine Chadli ; 11) André Kornmann (extrême droite), suppléant Patrick Wozniak ; 12) Simon Baumert (EELV), suppléante Anny Zorn ; 13) Salah Keltoumi (LO), suppléant Yann Lucas ; 14) Francis Meynier (sans étiquette), suppléant Jean-Claude Boussouf.

 

 



01/05/2016
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