. . . . OVIPAL - OBSERVATOIRE DE LA VIE POLITIQUE EN ALSACE . . . .

Quoiqu’ils pensent de la ligne politique que l’ancienne député européenne, Catherine Trautmann, a défendue, beaucoup d’hommes et de femmes politiques, beaucoup d’observateurs ou beaucoup, simplement, de citoyens, ont éprouvé une certaine tristesse et un sentiment d’amertume devant son éviction du Parlement européen.

Cette femme politique courageuse, qui n’a pas manqué de prendre des coups tout au long de sa carrière, y compris et surtout de son propre camp, ne méritait pas un tel sort. Fidèle du Parlement européen, elle en était un membre actif, compétent et reconnu. Beaucoup de strasbourgeois ne s’y sont pas trompés : le sursaut électoral du PS dans la ville de Strasbourg aux élections européennes, n’est probablement pas du à un soudain retour en grâce de ce parti, mais plutôt au fait que de nombreux électeurs se sont déplacés, uniquement pour que Catherine Trautmann puisse être réélue. C’est un bel hommage !

Les raisons pour lesquelles la député européenne devra rendre son tablier sont double : d’une part, la liste PS n’a pas eu assez de voix dans un contexte de débâcle électorale, mais d’autre part, et peut-être surtout, elle n’avait pas été placée en position réellement éligible. Les dirigeants du PS qui ont pris la décision de la placer en seconde position, et ceux, qui, aujourd’hui, tout en versant des larmes de crocodiles sur son sort, n’ont pas empêché qu’elle s’applique, restent in fine les principaux responsables de ce véritable gâchis.

D’autant que les bénéfices tirés d’avoir poussé de côté Catherine Trautmann pour mettre à sa place Edouard Martin, ne sont pas si nets : les ouvriers de Moselle ont finalement  préféré, pour les représenter, l’énarque du FN (Florian Philippot) à l’incertain syndicaliste rallié opportunément au PS …

Philippe Breton