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Les trois raisons pour lesquelles Florian Philippot était sans doute ravi de ne pas être élu président de la région

Au soir du résultat du second tour des élections régionales, Florian Philippot arborait un grand sourire. Contentement de façade un soir d’échec ? Rien n’est moins sûr. On peut même faire l’hypothèse selon laquelle le candidat du Front national était absolument ravi du résultat, le meilleur qu’il pouvait espérer. On peut imaginer au moins trois raisons à cette satisfaction évidente.

 

La première est que Florian Philippot avait bien d’autres choses à faire qu’être président de région. L’homme ne cherche pas des titres et ne se comporte pas de ce point de vue en politicien ordinaire. Numéro deux du FN, sa carrière est nationale et il n’avait sans doute pas de temps à perdre à administrer les dossiers techniques d’une région que par ailleurs il connaissait mal et pour laquelle il n’avait pas d’appétence particulière. La « reine des élections » nous a-t-il dit à cette occasion, est bien l’élection présidentielle, là où est le pouvoir réel. Donc soulagement devant ce qui aurait été une probable perte de temps et d’énergie, dans une perspective où il faut aller droit au but.

 

La deuxième raison tient au peu de latitude que laisse la région (la nouvelle mouture comme l’ancienne) pour changer le quotidien des gens. Peu de compétences, un budget faible, sans marge de manœuvre réelle, une absence de prise sur l’essentiel. Être élu aurait confronté l’immense espoir de changement que le FN suscite parmi ses électeurs à une déception programmée. Mieux vaut ne pas être élu quand on ne peut pas changer grand chose. L’électorat du FN croit au changement radical promis par le FN, Philippot est sans doute soulagé de ne pas avoir à le décevoir.

 

La troisième raison à la satisfaction du candidat FN est que ces élections apportent une énième preuve à l’existence bien tangible de cette coalition hétéroclite, appelée en son temps « UMPS » par cette formation. La carpe de gauche et le lapin de droite se retrouvent dans le même camp, preuve que le FN a raison dans son entreprise de bipolarisation de la vie politique, dans laquelle il occuperait rapidement une position dominante. En prime, le résultat élevé obtenu par le FN le prive d’une victoire pourtant électoralement méritée, entretenant ainsi ce que l’on pourrait appeler une «  frustration dynamique » parmi ses sympathisants et militants. Donc, un résultat qui est tout bénéfice pour l’avenir.

 

Voilà pourquoi, peut-être, Florian Philippot ne cesse de sourire depuis le résultat des élections, qui ne signe pas un échec du FN, bien au contraire.

 

Philippe Breton

Ovipal

4 janvier 2015



04/01/2016
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