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En Alsace comme ailleurs, la fin du « pot au noir » centriste

Beaucoup d’encre a déjà coulé concernant cette primaire et il n’est pas utile d’en rajouter sur ce qu’on dit mes excellents confrères politologues sur toutes les radios et les télévisions. Quelques rapides remarques, cependant, pour clore ce moment, autour de la question de ce qu’on pourrait appeler le  « nouveau radicalisme » de l’électorat français.

 

Quoi que l’on pense de la personnalité ou des intentions de Monsieur François Fillon, la droite a maintenant un programme… de droite et a rompu avec cette sorte de brouillard attrape-tout des politiques précédentes de ce camp, qui lorgnait au centre et faisait des clins d’œil à la gauche.

 

Les électeurs ne veulent plus (et Juppé a payé le prix fort de ne pas l’avoir vu) que le centre soit le pivot, voire le pot au noir de la politique française. La droite alsacienne a été dépassée par cette mutation accélérée de l’électorat alsacien, pourtant, traditionnellement centriste, mais qui, maintenant exige, comme dans le reste de la France, de la clarté et de la décision.

 

Cette primaire, de ce point de vue, marque sans doute un progrès de la démocratie, puisque celle-ci demande, pour fonctionner, des programmes clairs, et une volonté sans faille de les appliquer, plus que des accumulations de compromis du genre de ceux qui paralysent l’avancée du paquebot France depuis plusieurs décennies.

 

C’est à la gauche maintenant, d’entendre cette volonté de l’électorat. L’époque est aux programmes clairs, voire radicaux, en tout cas à l’affrontement franc de propositions bien identifiées. Elle n’est pour l’instant guère armée pour cela. Et la gauche alsacienne (mieux vaudrait de dire la gauche Strasbourgeoise, puisqu’elle n’existe plus guère que sur ce territoire) moins qu’ailleurs, car ayant toujours joué la carte du pot au noir.

 

Le pot au noir, on le sait, est une zone tropicale où les bateaux n’avancent pas, faute de vents porteurs, mais où l’orage menace toujours en surplomb. Belle métaphore de la période qui vient de s’écouler où l’immobilisme d’un centrisme, tantôt de droite, tantôt de gauche, s’est fait sous l’accumulation des nuages chargés d’énergie qui portent le Front national. Celui-ci, qui surfe depuis longtemps sur le nouveau radicalisme de l’électorat, ne peut que se réjouir de la victoire de Fillon, dont les thématiques sont, à y regarder de près, aux antipodes des siennes.

 

Une campagne présidentielle, en tout cas, qui s’annonce passionnante, mais rude.

 

Philippe Breton

ovipal

28 novembre 2016



28/11/2016
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