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Trois questions à Andrée BUCHMANN - Entretien réalisé par Pascal POLITANSKI, le 16 novembre 2018

 

Andrée BUCHMANN est Conseillère eurométropolitaine, Adjointe de la commune de Schiltigheim, Présidente du conseil de surveillance de l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur et membre du Conseil national de l'Air.

 

« Bien sûr, il y a des occurrences où seul le véhicule individuel est opérant. Mais permettons à celles et à ceux qui désirent faire autrement d'en avoir la possibilité. En limitant le besoin de voiture on limite aussi sa part budgétaire. » Andrée BUCHMANN

 

 

Ovipal : La nouvelle municipalité de Schiltigheim a remis le tram à Schiltigheim sur les rails. Où en est-on ? Quelles sont vos analyses concernant cette situation et quant à l’avenir de ce projet ?

 

 

Andrée BUCHMANN : La nouvelle équipe municipale n'a pas livré bataille autour d'une vice-présidence de l'Eurométropole en remplacement du maire sortant M. Kutner pour ne pas perdre du temps et de l'énergie en palabres et rapports de force stériles. Elle a demandé en contre partie l'engagement ferme du Président de l'Eurométropole Robert Hermann en faveur plusieurs projets schilikois dont le tram route du Général de Gaulle. Le principe en a été voté lors du dernier conseil de l'Eurométropole et la concertation aurait dû démarrer. Elle a été repoussée à janvier. Les forces contraires semblent à l'oeuvre. La peur d'un effet tache d'huile sur l'ensemble du Cadran Nord ? Les habitants des communes dont les maires sont opposés au tram risquent de manifester leur mécontentement. Pourquoi un tram à Schilik et pas chez nous ? En tout cas nous sommes déterminés à avancer, dûssions-nous organiser la concertation avec nos seules forces, sans l'appui de l'Eurométropole.

 

 

Ovipal : Les constats faits par les spécialistes de l’écologie -notamment ceux du GIEC- sont partagés par la classe politique pour une très large majorité et par le gouvernement. Or, en ce début de semaine le premier Ministre expliquait, pour endiguer le mouvement dit des « Gilets Jaunes », que des primes pour changer sa voiture seraient prochainement mises en place. Comment expliquez-vous ces décalages de discours en matière d’écologie ? Les situations environnementales seraient-elles plus complexes qu’elles n’y paraissent ?

 

 

Andrée BUCHMANN : Il y a un hiatus flagrant entre les discours tenus dans les Salons Dorés de la République et dans des instances internationales - Emmanuel Macron, champion de la Terre ! - et la réalité des politiques de l'Etat sur le terrain : programmes autoroutiers destructeurs de nature et de monuments historiques, le prix du permis de chasse diminué par deux, votes contre l'interdiction du glyphosate, diminution de l'aide à l'agriculture biologique..... C'est comme si les propos vertueux faisaient office de " faire " - je dis donc je fais et je m'admire pour l'excellence des mots que j'emploie - et que ce qui se passe dans la réalité physique n'existait pas. Etait un autre monde. Comment peut-on se rengorger du mot biodiversité et en même temps faire fi des lois environnementales et imposer des projets destructeurs : la SNCF qui se livre à des abattages d'arbres et des destructions de haies, des arbres d'alignement routiers coupés, des bois rasés... Du côté des infrastructures, les transports publics manquent de soutien : fermetures de lignes ferroviaires, suppression d'arrêts, pas de déploiements innovants dans des secteurs peu pourvus....

 

 

Ovipal : D’un côté à à l'église Saint Michel de Bischheim (la ZAD de Kolbsheim ) 4 femmes et 1 homme ont entamé une grève de la faim depuis le 22 octobre dernier en demandant un moratoire sur le GCO, voulant diminuer la place de la voiture, et offrir une alternative à la société du tout voiture. De l’autre, le mouvement des « Gilets Jaunes » développe de nombreux collectifs présentés comme citoyens et appellent à une journée de blocage des routes ce samedi pour protester contre la hausse du prix des carburants ? Comment analysez-vous la dimension antagonique des ces mobilisations ?

 

Nous sommes face à un mouvement poujadiste récupéré par les droites extrêmes. Ah s'il y avait tant de mobilisation pour défendre la planète et le climat.

 

La question des déplacements est à envisager globalement à travers l'urbanisme, le choix des lieux d'implantations d'activités, le maintien et le développement du (chemin de) fer, la desserte par des bus, par des moyens innovants fondés sur le co-voiturage, l'auto-partage, les voitures partagées, l'interconnexion... une mise en place du télé travail... Bien sûr, il y a des occurrences où seul le véhicule individuel est opérant. Mais permettons à celles et à ceux qui désirent faire autrement d'en avoir la possibilité. En limitant le besoin de voiture on limite aussi sa part budgétaire.

 



17/11/2018
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