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C’est aux européennes de 2014 que le Front national est devenu pour la première fois de son histoire le premier parti de France en terme électoral, avec 25 % des voix. Ce score correspondait à un bond considérable par rapport à son score des européennes de 2009 (6 % des voix) et validait la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen à partir de 2011. Et aux européennes de 2019, le Rassemblement national était à nouveau en tête, avec 23 % des voix.

Pour les européennes de 2024, si l’on se base sur les différents sondages qui sont publiés de façon régulière, il effectuerait un nouveau bond en avant. Avec près de 30 % des voix, il écraserait l’ensemble des autres forces politiques. Aux européennes de 2014 et en 2019, le FN-RN était certes en tête. Mais son avance sur le parti arrivé en seconde position n’était que de quelques points.

En 2014 il devançait l’UMP de 3 points et en 2019 son avance sur le parti macroniste « Renaissance » était d’un point. Cette fois-ci son avance sur le parti macroniste serait de près de 13 points. Dans l’histoire des progressions électorales du FN-RN, les élections européennes occupent une place particulière. Ce n’est certes pas aux européennes, mais plutôt aux présidentielles, qu’il obtient ses scores les plus élevés.

En revanche, dans les progressions par paliers qui le caractérisent depuis sa création en 1972, chaque nouveau palier se produit lors d’élections européennes : C’est aux européennes de 1984 qu’il a effectué sa première percée électorale (avec près de 10 % de voix) alors qu’auparavant les scores qu’il effectuait étaient des scores confidentiels (0,7 % à la présidentielle de 1974)

Les scores qu’il réalisa aux présidentielles de 1988, 1995 et 2002 amplifièrent ces résultats (entre 14 et 17 % des voix) mais ne correspondaient pas à un nouveau palier. C’est aux européennes de 2014 qu’il effectua un nouveau bond significatif (25 % des voix) lui permettant de dépasser pour la première fois le seuil des 20 % des voix et de se placer en tête de l’ensemble des partis politiques.

Et depuis cette date, il dépasse de façon systématique les 20 % des voix aux premiers tours des présidentielles et se qualifie pour les seconds tours (aux présidentielles de 2017 et de 2022)

A cet égard, il y a de fortes chances que les européennes de 2024 constituent une nouvelle étape dans la progression électorale du Rassemblement national, qui fera sans doute sentir ses effets également pour les élections suivantes.

Bernard Schwengler

ovipal

9 avril 2024