Effet band wagon ou underdog ? C'est plié, c'est Juppé !
La question des sondeurs pour la primaire de la Droite et du Centre : « qu’est-ce qu’on dit au client » ?
Sondage IPSOS pour le Monde du 26 octobre 2016 :
N. SARKOZY : 30%
A. JUPPE : 40%.
Brice Teinturier écrit : « Le risque pour Alain Juppé : que les électeurs se disent que c’est fait et n’aillent finalement pas voter. Le risque pour Nicolas Sarkozy : que ses électeurs se disent que c’est perdu et n’aillent finalement pas voter »
30% et 40% : c’est joué ou pas ? Chut ! Faut pas le dire !
Un institut de sondage ne peut de toute façon pas dire que c’est plié : il participe à la dramaturgie du scrutin, il faut maintenir le suspense et la nécessité de continuer les enquêtes pour faire tourner la boutique.
Et puis l’institut donnerait l’impression de se substituer aux électeurs, ça ne se fait pas.
Les chiffres sont à la fois fiables et instables. Le problème est que la cible est mobile : l’annonce de chiffres provoque deux effets : l’effet « band-wagon » pour Alain Juppé et l’« effet underdog » pour Nicolas Sarkozy
L’effet bandwagon, c’est la mobilisation en faveur du candidat placé en tête, Alain Juppé.
L’effet underdog, c’est au contraire la mobilisation pour les autres candidats, notamment Nicolas Sarkozy.
[Band-wagon : an activity that more and more people are becoming involved in.
Under-dog : a person, team, country,etc. that is thought to be in a weaker position than others and therefore not likely to be succesfull. (Oxford dictionary)]
Brice Teinturier parle de ce double effet.
Ces phénomènes ont été très étudiés aux USA. On peut trouver des exemples et des contre-exemples mais on constate que ceux qui volent au secours de la victoire sont généralement plus nombreux que les défenseurs d’une cause perdue, surtout pour des primaires où la différenciation politique est relativement faible.
L’effet band-wagon est beaucoup important que l’effet underdog, c’est pourquoi une primaire américaine est une course de fond qui commence par un sprint : il faut faire la course en tête.
Et donc , pour les primaires de la droite et du centre du 20 novembre ?
C’est plié, c’est Juppé.
Jean-Paul Villette, Maitre de conférences, Université de Strasbourg
Ovipal, version du 2 novembre 2016
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