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Européennes de mai 2019 : petit exercice de prévision électorale

 

Il est de coutume, à l’approche d’une consultation électorale pour laquelle on souhaite effectuer des pronostics, de se référer aux résultats de la dernière consultation électorale du même type. Mais en ce qui concerne les élections européennes qui auront lieu le dimanche 26 mai 2019, l’exercice semble particulièrement périlleux dans la mesure où les européennes précédentes, celles de 2014, avaient eu lieu avant le bouleversement politique de 2017, marqué notamment par l’émergence de la République en marche (LRM). Et sauf à considérer que ce bouleversement ne fut qu’une parenthèse, il est difficile de prendre les résultats de 2014 comme base de référence, tant ils semblent aujourd’hui relever d’un passé révolu.

 

Aux européennes de 2014, la France métropolitaine était divisée en 7 circonscriptions électorales, alors qu’il y en aura une seule cette fois-ci. L’Alsace se trouvait dans la circonscription EST, qui englobait le territoire correspondant aux régions actuelles Grand-Est et Bourgogne Franche-Comté. Et parmi les 23 listes en présence dans cette circonscription EST, 7 avaient obtenu un score supérieur à 4 % des voix.

 

 

Elections européennes de 2014

 

 

EST

Alsace

France(1)

 

Front national

(Philippot)

29

27

25

UMP      

(Morano)

23

24

21

Parti socialiste

(Martin)

13

12

14

UDI-Modem

(Griesbeck)

9

11

10

EELV

(Bélier)

6

8

10

Front de gauche

(Amard)

5

3

6

Debout la République

(Ferrari)

4

4

4

                   

 

  • Pour la France dans son ensemble, il s’agit des résultats des listes dans l’ensemble des 7 circonscriptions.

 

Parmi cet ensemble de partis politiques, le seul parti important n’ayant pas subi de bouleversement électoral depuis 2014 est le Front national. Les européennes de 2014 furent le premier scrutin où il dépassa la barre symbolique des 20 % (au niveau national), barre en dessous de laquelle il n’est plus redescendu par la suite, ni aux départementales et régionales de 2015, ni à la présidentielle de 2017 (21 % des voix au premier tour). Il est par conséquent probable que le FN, devenu entretemps rassemblement national (RN) se situe à nouveau dans ces eaux là, même s’il est impossible de savoir jusqu’où il montera.

 

Les 21 % de l’UMP de 2014 (devenu entretemps LR) correspondent à la période où la victoire à la présidentielle de 2017 semblait acquise pour le candidat émanant de ce parti. Mais c’était avant la candidature Fillon et l’affaire Pénélope, et la descente aux enfers qui s’en est suivi, dont il ne s’est pour l’instant pas véritablement relevé. Quant aux 14 % des socialistes de 2014, ils avaient été ressentis comme un échec cuisant. Mais aujourd’hui, pour un parti politique qui a connu la Bérézina en 2017 et risque la disparition, un score de ce niveau relèverait d’une divine surprise.

 

Les résultats des autres partis politiques sont également imprévisibles, mais pour des raisons différentes. La France Insoumise (LFI), l’équivalent du Front de gauche de 2014, mais sans les communistes, a eu de bons résultats en 2017 (19% des voix à la présidentielle de 2017). Mais d’une façon générale, ses résultats sont très variables d’une élection à l’autre. Quant aux écologistes (à l’époque EELV) la séquence électorale de 2017 les a laissés divisés et laminés. Mais comme les élections européennes leur sont en général favorables, ils espèrent une bonne surprise.

 

D’une façon générale, avec des résultats électoraux présentés en pourcentage des suffrages exprimés, le jeu politique fonctionne comme un système de vases communicants, l’effondrement des uns étant nécessairement compensé par la montée des autres (sur la base d’un total qui ne peut être que de 100 %). A la présidentielle de 2017 l’effondrement socialiste, la contre-performance LR, l’absence de candidature aussi bien centriste que verte furent compensés par la montée de LRM (Macron) et de LFI (Mélenchon).

 

Pour les futures européennes, étant donné que ni les socialistes ni LR ne semblent en voie de rémission, étant donné que LRM semble avoir du plomb dans l’aile, il y aura nécessairement des forces montantes. Mais il est difficile de savoir lesquelles.

 

Assistera-t-on à une nouvelle poussée du RN (ex FN) ? A l’émergence d’une nouvelle force souverainiste, autour de Debout la France ? Au retour d’anciennes forces politiques qui semblaient en voie d’extinction (centristes, verts, communistes) ? Ou bien à un éparpillement extrême des suffrages vers les nombreuses petites listes qui ne manquent pas de proliférer à chaque scrutin européen ?

Il est impossible de le savoir. Toujours est-il que le tsunami politique de 2017 n’a pas fini de produire ses effets.

                                                                                                                             

Bernard Schwengler       

ovipal                                                                                                                                                                       

25 octobre 2018 

 



26/10/2018
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