10 septembre : une manifestation anthropophage ?
L'observateur attentif et avisé des manifestations du 10 septembre a pu faire quelques remarques simples : à Strasbourg par exemple, absence totale des descendants des gilets jaunes et des initiateurs du mouvement du 10 septembre, extrême jeunesse des participants (certaines sections du cortège, ainsi que la petite manifestation sauvage qui a suivi, étaient pratiquement sans adulte), peu de slogans revendicatifs ou politiques (à part sur Macron), omni présence de la « Palestine », thème devenu central, semble-t-il, central pour la CGT.
Au delà de ces remarques descriptives, une observation s'impose, la violence et la radicalité de beaucoup de slogans, hurlés en coeur ou écrits sur des pancartes et des banderoles. On a pu constater des appels à « couper des têtes », et même l'expression de désirs anthropophages : « mangeons les riches ».
Bien sûr, on pourra trouver cela anecdotique, ou encore comme l'expression au second degré d'une colère légitime. Voire même une forme d'humour potache. Pourtant il semble que l'on puisse aussi prendre cela au pied de la lettre. L'anthropophagie est une pratique ancienne et constante dans l'histoire de l'espèce humaine. Au delà de l'anthropophagie de subsistance ou rituelle, il existe une forme répandue de cannibalisme de vengeance et d'humiliation (les cas documentés les plus récents concernent la guerre civile en Syrie).
Quand des étudiants appellent à manger les riches, cela ne peut manquer de faire resurgir le souvenir (qui ne fait pas plaisir à la gauche marxiste) de ces gardes rouges mobilisés par Mao pour détruire les restes de l'appareil d'Etat chinois. Les étudiants gardes rouges humiliaient, battaient et torturaient en public leurs professeurs, avant qu'ils partent pour longtemps en rééducation dans le rizières ou dans les mines.
On a même vu à l'université de Canton les étudiants gardes rouges tuer et manger certains leurs professeurs dans un grand barbecue politique et festif sur le campus (oui, vous avait bien lu). Une manière comme une autre de donner une leçon et d'éliminer le « professorat toxique ».
L'horreur anthropophage n'était donc pas qu'une histoire de mots pour cette gauche radicale maoïste. Et que l'on ne s'en tire pas en disant que les Chinois sont des sauvages...
Nous devrions donc plus nous méfier de cette sourde violence qui monte à gauche chaque jour un peu plus. Le cercle des victimes potentiels s'élargit, après les appels à « brûler les flics » (qui ont été, dans un passé proche, suivi d'effets ici et là, avec l'usage de cocktail molotov contre des policiers), et à « casser du facho », voilà d'autres catégories visées, les sionistes, les macronistes, les retaillistes, les riches, etc.
Evitons, même si c'est tentant, toute comparaison avec les Etats-Unis, où la violence politique meurtrière franchit chaque jour un cran supplémentaire, mais on s'inquiétera en France, des manifestations de joies d'une partie des réseaux sociaux de gauche, quand Trump est l'objet d'une tentative d'assassinat, où quand un influenceur, leader des étudiants conservateurs, se fait abattre par une balle « antifa » alors qu'il était en train de dialoguer pacifiquement. En France nous avons eu des feux de joie lorsque Jean-Marie Le Pen est décédé (voir ici l'article de l'ovipal). "Le non respect des morts, et des vivants, est un signe avant-coureur de la barbarie" écrivions-nous alors. Mais pourquoi vient-il maintenant principalement de la gauche ?
Philippe Breton
ovipal
13 septembre 2025
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