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Européennes du 26 mai 2019, que restera-t-il du vote alsacien ?

 

L’Alsace a la réputation d’être une région pro-européenne. D’un point de vue électoral, cette réputation correspondait à la réalité pour le référendum de 1992 sur le traité de Maastricht (66 % de Oui en Alsace contre 51 % au niveau national) et pour le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel (51 % de Oui en Alsace contre 55 % de Non au niveau national).

 

En revanche, on ne peut pas dire que cette réputation soit fondée pour les autres élections, où, y compris pour les élections européennes, le vote alsacien se caractérise de façon traditionnelle d’une part par une participation électorale plus faible qu’au niveau national et d’autre part par un vote à gauche plus faible que dans la France dans son ensemble (et par conséquent par un vote davantage orienté vers la droite, le centre et l’extrême-droite), sans qu’il soit possible d’y déceler une orientation particulière sur la question européenne.

 

Ce vote alsacien spécifique était très fort dans les années 1960 et 1970. Il a eu tendance à s’estomper par la suite, mais il n’a pas disparu. C’est ainsi qu’aux européennes de 2014, les scores alsaciens étaient plus élevés que les scores moyens nationaux pour les listes du FN, de l’UMP et de l’UDI-Modem et plus faibles pour les listes du PS, d’Europe Ecologie les Verts (EELV) et du Front de gauche (FG), avec par ailleurs une participation électorale plus faible en Alsace qu’au niveau national.

 

 

Elections européennes de 2014 (résultats en %)

 

 

 

Alsace

France

Ecart

Participation

42

44

-2

       

FN

27,2

24,8

2,4

UMP

24,3

20,8

3,5

UDI-Modem

10,6

9,9

0,7

       

PS

11,7

13,4

-1,7

EELV

8,4

8,9

-0,5

FG

2,9

6,6

-3,7

 

Il sera intéressant d’observer l’évolution de ce particularisme électoral alsacien à l’occasion des européennes du 26 mai prochain, suite à la reconfiguration politique qui s’est produite à la présidentielle de 2017 : effondrement électoral des deux principaux partis politiques qui servaient de support au clivage droite-gauche (LR et PS) et apparition d’un nouveau clivage basé sur l’opposition Rassemblement national (RN) – La république en marche (LRM).

 

A cet égard il est possible d’effectuer deux hypothèses quant à l’avenir du vote alsacien :

  • Le maintien d’un surplus électoral alsacien en faveur du RN (et par conséquent un vote LRM plus faible en Alsace qu’au niveau national). Cette hypothèse correspond aux résultats du second tour de la présidentielle de 2017 où le score d’Emmanuel Macron fut plus faible en Alsace qu’au niveau national.
  • L’apparition d’un surplus électoral alsacien en faveur de la LRM. Dans la mesure où le clivage RN – LRM porte clairement sur la question européenne (ce qui n’était pas le cas du clivage droite-gauche), le sentiment proeuropéen en Alsace (observé aux référenda de 1992 et 2005) aurait désormais une traduction électorale aux élections européennes.

                                                                                                                                           

3 mai 2019                                                                                                                                              

Bernard Schwengler

ovipal                                                                                                                                                                              

 



03/05/2019
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