. . . . OVIPAL - OBSERVATOIRE DE LA VIE POLITIQUE EN ALSACE . . . .

On entend ici et là que l'électorat est divisé en trois camps (Macron/Le Pen/Mélanchon), mais d'autres divisions sont tout aussi pertinentes pour comprendre la dynamique électorale actuelle.

La psychologie de la décision distingue trois attitudes fondamentales devant un choix : approuver, refuser, faire défection.

C'est exactement le cas pour les présidentielles, où tout indique que les électeurs se partageront en trois tiers, les votes de conviction, de rejet, ou d'abstention.

Au final, comme on va le voir, les votes de conviction ne représentent qu'un tiers de l'électorat. Celui ou celle qui sera élu ne pourra compter que sur environ 17% d'électeurs réellement convaincu par sa candidature.

Le choix des électeurs

Chaque électeur aura le choix, au deuxième tour des élections présidentielles entre 3 positions, pas une de plus !

• Voter Macron, soit pour dire son souhait qu'il soit président, soit pour faire barrage à Le Pen

   

• Voter Le Pen, soit pour dire son souhait qu'elle soit présidente, soit pour faire barrage à Macron

   

• Voter blanc ou s'abstenir, soit parce qu'aucun des deux candidats ne convient, soit parce que l'on ne s'intéresse pas à l'élection.

Le schéma suivant, en forme de jeu de marelle, permet à chacun de se situer.

Si l'on distingue maintenant, au delà du choix partisan, entre ceux

• qui auront un vote de conviction et qui soutiennent donc pour lui même le candidat pour lequel ils votent

   

• qui choisissent un candidat, non pour lui-même, mais pour faire barrage à l'autre, et qui expriment donc un vote de rejet

   

• qui n'iront pas voter ou qui voteront blanc (ce n'est pas la même chose) et qui expriment un vote de de défection

Une étude IFOP indique que près de la moitié des électeurs qui s'expriment votera pour l'un des deux candidats pour faire barrage à l'autre.

Tentons une estimation, qui nous donnerait environ 35% d'abstentions et de votes blanc, et, grosso modo un score autour de 50 % pour chacun des candidats (pour l'instant tout indique un scrutin serré).

Notre répartition en termes de pourcentage des inscrits, donnerait à peu près ceci :

Les résultats sont les suivants :

Donc un électorat clairement divisé en trois tiers.

Et deux conclusions :

• celui ou celle qui sera élu aura une base électorale assez mince en terme de conviction de ses électeurs, puisque ceux qui exprimeront pour lui ou pour elle un vote de conviction représenteront à peine 17% des inscrits.

   

• les deux tiers des électeurs sont dans le rejet ou la défection, c'est à dire dans une panne de projet. Ils témoignent d'une forme de dépression politique.

Philippe Breton

ovipal

16 avril 2022