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Le paysage de la neuvième circonscription du Bas-Rhin a été entièrement recomposé aux élections présidentielles de 2017. Trois grandes forces sont maintenant en présence : le FN, La République en Marche et Les Républicains, de façon assez équilibrée, avec un avantage au FN. Comme le montre cette simulation des reports de voix, en cas de triangulaire et en l’absence de front républicain, le candidat FN, Laurent Gnaedig a toutes les chances d'être élu. Le pivot de cette élection, comme ailleurs, reste donc la participation.

Le premier tour des élections présidentielles a rebattu les cartes de cette circonscription. Si l’on compare avec le premier tour des législatives de 2012 et sous réserve du différentiel de participation :

• Le FN est passé de 8437 voix à 19964 (en tête à 28%)
• Le Front de gauche parti de 888 voix arrive avec Mélenchon à 7937 voix.
• Debout La France émerge avec 5323 voix.
• Le PS a chuté lourdement de 9196 à 3008 (4%).
• La droite, représentée par deux candidats en 2012 pour un total de 27000 voix descend à 16881 voix.
• Et enfin, premier bénéficiaire de cette recomposition en profondeur, Macron obtient 14698 voix (20,7%).

Le paysage de la neuvième circonscription est donc entièrement recomposé.

Le candidat du FN, Laurent Gnaedig, arrivé en tête, a-t-il une chance d’être élu ?

La réponse est oui, à condition que deux conditions soient remplies :

• La première est que la baisse de la participation ne soit pas trop forte, et donc qu’une triangulaire soit possible.

• La seconde est que, en cas de triangulaire possible, le candidat de la droite arrivé dans le triangle de tête ne se désiste pas au nom du « Front républicain » négocié implicitement entre Les Républicains et République en marche.

Examinons ces deux hypothèses (triangulaire et non désistement).

Projection concernant la participation et les projections en terme de voix au premier tour des législatives 2017 :

En 2012, la participation au premier tour des législatives était, dans cette circonscription, de 54 %. En 2017, aux élections présidentielles, elle était à 78 %

Compte-tenu du caractère un peu particulier de ces élections, on peut imaginer une chute de 15 points par rapport à ce dernier chiffre, pour une participation estimée à 63 %. En deçà, il risque fort de ne pas avoir de triangulaire et le candidat FN aurait au deuxième tour un mur devant lui.

Dans le cadre d’une participation à 63 %, on calcule que chacun des principaux candidats perdra 15 % des voix obtenues aux présidentielles.

Selon cette estimation, voici les voix qu’obtiendraient les candidats au premier tour des législatives :

Nous avons donc, de justesse, une triangulaire FN/EM/LR.

Si le candidat LR se maintient et ne joue pas la carte du « Front Républicain », le deuxième tour pourrait se profiler de la façon suivante, évidemment favorable au FN :

• Les voix de Debout la France se répartissent moitié-moitié pour le FN et LR.
• Les voix PS passent globalement à REM.
• Les voix de la France insoumise passent pour partie (1500) au FN et pour partie dans l’abstention (4000).
• Les voix de l’UDI passent à LR.
• On compte une participation d’environ 10 points en moins entre les deux tours, comme en 2012.

Voilà donc, sur la base de ces projections le résultat final, qui correspond d’ailleurs à l’état des forces, en voix, du premier tour des présidentielles… :

Dans ce cas de figure, le candidat FN est donc élu.

La question est donc de savoir si la participation sera en dessous de 63% au premier tour et si le candidat REM se désiste pour le candidat LR, auquel cas, le député qui a le plus de chance d’être élu sera le député LR.

Philippe Breton

Ovipal

7 juin 2017