« Match de tennis » à droite : la discorde Kutner-Ball (re)devient la discorde Ball-Kutner
La droite, profondément divisée, vient de déstabiliser la démocratie locale et la gouvernance à Schiltigheim
Rien n’est encore tranché entre Monsieur Kuttner et Monsieur Ball !
A l’issue des premiers résultats de ce scrutin municipal d’avril 2018, la liste de Christian BALL (LR - « Schilick Pour Tous ») - qui s’était désolidarisée de la majorité municipale et de son partenaire d’antan M. KUTNER (UDI) - arrive largement en tête avec 35% des voix. Un constat d’échec pour les partis de droite à Schiltigheim : pourtant très largement majoritaires en voix (55% des suffrages), ils se sont placés une deuxième fois -depuis 2014- dans l’incapacité de gérer ensemble les affaires municipales à Schiltigheim… et ce jusqu’en 2020… et au-delà !
Querelles d’Ego(s) ou de Programmes ?
Plus certainement d’Ego que de programmes : nous avions montré avec notre analyse des programmes électoraux que la politique des transports (en commun et des mobilités douces : piétons et cyclistes) était semblable pour Messieurs KUTNER et BALL. Pour mémoire, voté en conseil de CUS en 2013, le projet de TRAM avait été abandonné en 2014 par l’équipe KUTNER-BALL. Aucun mot de leur part à ce sujet en 2018 lors de la campagne électorale (https://www.ovipal.com/quels-enjeux-electoraux-pour-les-habitant-e-s-de-schiltigheim-part-belle-au-beton-ou-eloge-des-espaces-verts).
Idem pour la promotion immobilière débridée.
Christian BALL proposait seulement de « rendre la parole aux Schilickois » lors de sa récente campagne du 1er tour. Il faudra voir quelle politique sera réellement menée en matière d’urbanisation lorsqu’il sera arrivé à la tête de la Municipalité, avec une majorité plus que relative.
L'actuel Maire, Jean-Marie KUTNER (UDI devenu entretemps sans étiquette ; « Pour Schilick Continuons ») avec 19% des suffrages a été magistralement désavoué par le corps électoral qui n’a pas voulu jouer la carte de la légitimité et de la prime au sortant, comme cela se produit dans notre région d’Alsace. A l’évidence, ce sont 6% des électrices-électeurs qui se détourné-e-s de Jean-Marie KUTNER et qui ont préféré rallier Christian BALL.
Dans l’incapacité de gérer la Ville ! Et bis repetita …
La légitimité (à droite) a été pourtant arithmétiquement à nouveau ré-affirmée dans le score cumulé des partis de droite qui dépasse largement - avec 55% des suffrages - la majorité des suffrages par rapport à 2014 est en progression de 10% … mais le réservoir de votes de droite semble avoir été atteint.
Par ailleurs, à l’heure de la désunion et d’un désamour qui lui ne semble pas encore avoir atteint son zénith, une union municipale des droites est évidemment aujourd’hui plus qu’improbable à Schiltigheim. Ce 8 avril 2018, une page vient de se tourner de manière assez dramatique pour les formations de droite dans cette ville ; elle inaugure déjà les prochaines élections municipales de 2020, à l’aune du conflit et de la discorde.
Pourtant, ce sont près de 60% à 70% des électeurs qui ont voulu dire « Non » à une politique d’urbanisation effrénée.
La droite se renvoie la balle dans ses rangs… Pourquoi pas, c’est bien évidemment le jeu de la démocratie électorale qui doit être respecté.
Ce sont pourtant, quoi qu’il en soit, près de 60% à 70% des électeurs qui ont voulu dire « Non », à une politique d’urbanisation effrénée et qui souhaitent vouloir définir une autre politique de l’habitat et de l’environnement.
Ce « match de tennis » électoral qui stérilise la droite, ne risque-t-il pas à terme d’épuiser la démocratie locale, et aussi, ne risque-t-il pas de rendre Schiltigheim ingérable, sans projet clairement et démocratiquement défini pour la Ville, deuxième ville de l’Eurométropole strasbourgeoise ? Toute une population risque d’en pâtir. L’échéance des élections de municipales de 2020 à Schiltigheim est, bien entendu, inscrite en filigrane dans les résultats de ce scrutin.
A travers ces chiffres, il n’en demeure pas moins que la question d’une autre politique reste donc posée pour les habitant-e-s de Schiltigheim et avec elle, la question la dynamique de changement et celle des projets pour la ville en matière d’environnement et de cadre de vie.
Ce vote du 1er tour des municipales, marquera le rejet de l’urbanisation « à tout va ». C’est cette parole qui a été massivement déposée dans les urnes lors de ce scrutin du premier des élections municipales partielles d’avril 2018 à Schiltigheim. Ces choix autour du cadre de vie et de la démocratie participative resteront à suivre lors ce 2ème tour des élections de 2018. Même si rien n’est écrit d’avance, ces Elections Municipales de 2018 préfigurent déjà beaucoup celles de 2020 !
Pascal Politanski,
Chroniqueur à l’Ovipal
08 avril 2018
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