Rendez nous l’Alsace - Coup d’épée dans l’eau….et grandes manœuvres chez les Républicains
Décidemment la réforme territoriale n’en finit pas de provoquer des remous en Alsace …et de susciter des pétitions appelant au maintien ou au rétablissement de la région Alsace.
Après la pétition Rottner, de l’automne 2014, du nom du maire de Mulhouse qui en avait été l’initiateur et qui avait obtenu un incontestable succès (56 000 signataires), après la pétition « Alsace retrouve ta voix » du printemps 2015, lancée par la Fédération démocratique alsacienne –Heimatbund (117 000 signataires selon ses initiateurs), voici la pétition « Rendez-nous l’Alsace », lancée par Laurent Furst, député-maire Les Républicains de Molsheim. Le texte de cette pétition demande la sortie de l’Alsace du Grand-Est et l’institution d’un Conseil unique d’Alsace, sur la base du projet qui avait été enterré en 2013.
Cette nouvelle pétition consiste en une tentative d’exploitation de la fenêtre de tir ouverte par l’organisation de la primaire chez les Républicains. Il s’agit en quelque sorte de se rappeler au bon souvenir des Républicains qui en 2014 s’étaient opposés à la fusion des régions et dont certains des candidats actuels à la primaire (Nicolas Sarkozy et François Fillon notamment) avaient annoncé qu’ils reviendraient sur cette réforme s’ils étaient élus.
Mais entre temps l’eau a coulé sous les ponts de la Seine ainsi que de l’Ill. Les velléités d’abrogation se sont émoussés et d’anciens opposants à la grande région sont devenus des partisans du statu quo, à commencer par Philippe Richert et Jean Rottner, désormais bien calés dans leurs fauteuils respectivement de président et de vice-président du Grand-Est.
Bien que les initiateurs de cette pétition évoquent un mouvement qui n’est « ni de droite, ni de gauche », le débat qu’elle suscite reste principalement confiné aux Républicains, avec d’un côté ceux qui la soutiennent (les députés Furst, Straumann et Christ) et en face ceux qui s’y opposent (outre Philippe Richert et Jean Rottner, le maire de Colmar Gilbert Meyer et le député de Strasbourg André Schneider). Et signe des temps, les dirigeants d’Unser Land, qui avaient participé à la diffusion de la pétition Rottner en 2014, se tiennent à l’écart de cette initiative.
Le principal mérite de cette pétition ne serait-il pas finalement de permettre aux Républicains de ratisser large, en s’attirant la sympathie de la partie de l’électorat qui n’a pas digéré l’intégration de l’Alsace au Grand-Est, sans pour autant que l’existence de celui-ci ne soit remise en cause ?
Bernard Schwengler
OVIPAL
Le 9 septembre 2016
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