Strasbourg sous l’emprise des 3 V ? Episode 2 : V comme Vegan
Qui aurait cru qu’un jour notre assiette serait autant envahie par l’idéologie ? Qui aurait cru que ces croyances envahiraient l’espace public et seraient à l’origine de violences contre des commerçants honorables ? Qui aurait cru que nos édiles municipaux strasbourgeois seraient aussi insensibles, voire complices, pour certains, d’un véritable anti-humanisme militant, qui plus est source de trouble à l’ordre public ? C’est pourtant le cas à Strasbourg. Chronique d’un véganisme envahissant et brutal.
Les actes de violence commis par les militants vegan se multiplient partout en France. L’été a été ponctué par des agressions contre des commerçants dont le seul tort est de vendre de la viande et de la charcuterie. La chronique des violences est longue, comme par exemple à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, à Epinay-sur-Orge, ou encore à Fontenay-sous-bois dans le Val de Marne.
Fin mars, une militante de la cause vegan a même été condamnée pour « apologie du terrorisme » à sept mois de prison avec sursis, pour s’être réjouie de la mort du jeune boucher assassiné par un terroriste islamiste dans un supermarché de Trèbes (là où le colonel Arnaud Beltrame a lui même été tué). Dans ce contexte alarmant, les bouchers et charcutiers ont demandé la protection de la police et une intervention des autorités pour faire cesser ces violences.
Strasbourg n’a pas échappé à cette vague de terreur. Le samedi 4 aout dernier, un groupe de vegan aux slogans agressifs a contraint deux commerces strasbourgeois, dont l’enseigne Porcus, à fermer leurs portes et à se mettre sous la protection des forces de l’ordre.
On aurait pu s’attendre à ce que les autorités municipales strasbourgeoises arguent d’un trouble à l’ordre public pour faire interdire cette manifestation surréaliste, qui n’était pas là pour défendre une opinion, mais bien pour menacer des personnes et tenter d’interrompre une activité commerciale légitime. Cela avait été le cas à Calais, fin aout dernier, où le Maire avait du envisager interdire la tenue d’un « festival vegan » à la suite de violences commises contre des commerçants. Visiblement le lobby vegan a quelques soutiens à la municipalité.
Il ne faut pas confondre le mouvement vegan avec le courant, tout à fait légitime qui réclame un meilleur traitement pour les animaux, notamment d’élevage. Il ne faut pas non plus le confondre avec la mouvance végétarienne, très modérée et pacifiste dans son approche de l’alimentation. Le véganisme considère l’animal comme l’égal de l’homme (!) et refuse donc la consommation de tout produit animal, jusqu’à porter des vêtements en cuir, produits de l’ « exploitation des animaux esclaves ». Avec un peu d’ironie on pourra même se demander si les restaurateurs vegan respectent les cafards, rats et autres nuisibles, qui risquent, eux, d’apprécier la tranquillité que ces croyances leur procurent.
La violence dont ce mouvement est porteur est-elle le fait de quelques extrémistes ou n’est-elle pas un phénomène consubstantiel à cette idéologie fondamentalement anti-humaniste ? Sa rhétorique fait appel à des éléments de langage fortement culpabilisants, en considérant que manger de la viande vous rend acteur et complice d’un « meurtre de masse », voire d’un « génocide ».
Un tel cadrage autorise ses pratiquants à considérer que leurs actions de « résistance » peuvent et doivent être indifférentes à la Loi, la morale étant au dessus du code pénal. D’où cette violence assumée et le fait que par exemple certains restaurants vegan strasbourgeois soient en procès avec leurs voisins, car ils ne respecteraient aucune règle de copropriété.
Cette morale ne va pas, curieusement, jusqu’à condamner les authentiques atrocités pratiqués au moment des égorgements rituels commis au nom de l’Islam et à refuser explicitement de s’en prendre aux boucheries halal. Mais peut-être les moutons sont-ils victimes d’une dérogation qui n’en ferait pas des animaux comme les autres aux yeux des vegan dont l’idéologie apparaît du coup à géométrie variable.
Il faut prendre garde à ce que ce genre d’idéologie reste cantonnée au niveau des choix privés dans l’intimité de sa cuisine, et ne déborde pas dans l’espace public en arraisonnant des consciences désemparées, pour qui être modernes aujourd’hui, se réduit à trouver de bonnes raisons à un sentiment de culpabilité latent, qui est devenu la doxa des pays européens.
Philippe Breton
Ovipal
7 septembre 2018
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