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Les Présidentielles de 2022 : réfléchir à une nouvelle perspective politique pour Europe Ecologie Les Verts : une analyse du vote Strasbourgeois

Sur Strasbourg, Yannick Jadot avec son programme devait disposer d’un socle de 14 000 voix qui raisonnablement devait lui être acquis pour le 1er tour. Il se situe en deçà de ce socle. EELV, sans programme de société, n’a pas su capitaliser parmi voix acquises par EELV lors des Municipales à Strasbourg.

 

 

Quelques décennies pour résumer l’évolution de l’écologie comme force politique

 

Les années 1970 : les débuts de l’écologie politique.

 

Ces années consacrent les débuts de l’écologie politique. La période 1974-1983 voit l’apparition de l’écologie sur la scène politique : après la candidature de René Dumont à la présidentielle (336 016 voix soit 1,3 %)., des candidats écologistes réalisent les premières percées. Mais celle-ci restent localisées.

Les années 1980 : naissance et consolidation des Verts

 

Ces années voient la consolidation des poches électorales écologistes et le début de leur extension. Entre1984 et1988 Une petite partie des écologistes ressent le besoin d’une structure pérenne ; c’est alors la naissance et la consolidation des Verts. Le tournant des années 1980-1990 consacrera le succès mais également la crise. avec un début de réel enracinement local.

 

Mais ce succès est fragile : la stratégie de « ni droite - ni gauche » ne permet pas de dépasser le rôle de parti monothématique et, donc, protestataire déjà principalement mobilisé par la question climatique et l’environnement . Mais le ni droite ni gauche qui refuse tout alliance électorale est contesté par de nombreux militants qui refusent de mettre la droite et la gauche sur le même plan.

 

Les années 1989-1995 : une force politique… avec des alliances électorales avec le PS

A l’issue d’un débat conflictuel, les Verts tranchent en 1993 en rompant avec le positionnement « ni droite-ni gauche », pour s’inscrire résolument dans le camp de la transformation sociale.

En effet, A l’issu d’un débat conflictuel en novembre 1993, la motion d’Antoine Waechter est dépassée par celle incarnée par Dominique Voynet, c’est un tournant stratégique : présents dans les luttes de terrain, les Verts luttent aussi avec leurs élus, pour changer en amont le mode de prise de décision.

 

Le « ni droite ni gauche » est précisé dans sens qui autorise à passer des alliances électorales avec les partis de gauche, notamment avec le Parti Socialiste. Fin 1995, une motion de synthèse recueille 75% des voix propose d’engager avec la gauche une réflexion sur les conditions d’un accord politique, non pour une simple alternance mais pour une alternative

 

Les années 1995-2003 : accords et désaccords avec le PS et aussi en interne chez les Verts

Un accord avec le PS prévoit l’instauration de la proportionnelle, un moratoire sur le nucléaire, l’abandon de quelques grands projets, la suppression des lois Debré sur l’immigration…, des candidatures uniques sur 150 circonscriptions (30 pour les Verts, 100 pour le PS)… une dynamique électorale se met en place.

 

Les Verts obtiennent 5.12% des voix et auront 6 députés et entrent pour la première fois au gouvernement avec Dominique Voynet ministre de l’environnement et de l’aménagement du territoire

Si les premières années de coopération sont bénéfiques pour la formation, très vite l’accord de gouvernement n’est vite plus respecté (sur la taxation du gazole, les lois sur la chasse et sur l’eau, sur la régularisation des sans papiers …)

 

En interne, une partie importante des Verts se sent trahie et conteste la participation gouvernementale. L’échec de L Jospin à la présidentielle de 2002 sera la sanction de ces renoncements. Noël Mamère quant à lui obtient plus de 5% des voix, meilleur score pour des présidentielles (5,25 %, soit 1.495.901 voix).

 

Les années 2004-2017 : la force politique écologiste … gravite autour de 10 % des votes et veut devenir un parti institutionnel … tout en restant un satellite du PS

 

Les Verts vont exister de 1984 à 2010. Le parti conclut des accords à partir de 1994 avec le Parti socialiste. Il disparaît en 2010 pour donner naissance à Europe Écologie Les Verts.

En 2009- la dénomination « Europe Ecologie » fait une première fois son apparition. Année du rassemblement des écologistes à l’occasion des Européennes, les candidats aux Européennes sous cette bannière Europe-Ecologie (ensuite sera dissous) vont remporté un résultat au-delà des espérances : 14 députés européens, soit 2 800 000 de voix ( 16,28 %)

 

La stratégie présidentielle est lancée en novembre 2010 aux Assises constituantes de Lyon qui voient la création d’un nouveau parti unifié « Europe Ecologie-Les Verts » nouvelle étape de l’écologie politique … qui se re-traduiront en novembre 2011 par des négociations programmatiques et électorales entre EELV et le PS : un projet d’accord de mandature parlementaire pour 2012-2017 qui se concrétisera par une fusion-absorption autour de la candidature socialistes de Benoît Hamon aux présidentielles de 2017 qui, arrivé en cinquième position du premier tour de la présidentielle avec 6,35% des voix, avait fait le pire score de l'histoire du Parti Socialiste.

 

Pascal Politanski

ovipal

18 avril 2022

 

 

 



18/04/2022
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