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Retour sur 60 ans d’élections municipales à Strasbourg

La victoire de la liste Barseghian aux municipales de Strasbourg semble confirmer le rythme de la vie politique strasbougeoise en cycles d’une trentaine d’années :

 

1959- 1989 : la période Pfimlin-Rudloff

 

Après avoir été dirigé par des maires gaullistes, Charles Frey de 1945 à 1955 (1) et Charles Altorffer de 1955 à 1959, Strasbourg entra à partir de l’élection à la mairie de Pierre Pflimlin en 1959 dans une ère d’hégémonie du centre-droit (MRP-centre des démocrates puis UDF) de 30 années. Cette hégémonie se caractérisait par les victoires successives de Pierre Pfimlin dès le premier tour aux municipales de 1965, 1971 et 1977 et par la victoire en 1983, également dès le premier tour, de son dauphin Marcel Rudloff.

 

1989 – 2020 : la période Trautmann-Ries

 

Cette période prit fin en 1989 avec la victoire de Catherine Trautmann (PS). La vague rose de 1989 ne fut pas spécifique à Strasbourg. Elle atteignit également Mulhouse et Sélestat, avec l’élection de Jean-Marie Bockel et de Gilbert Estève. Cette vague rose fut aussi l’occasion d’un changement de générations, Catherine Trautmann (38 ans) succédant à Marcel Rudloff (66 ans) et Jean-Marie Bockel (39 ans) succédant à Joseph Klifa (58 ans).

Cette période socialiste fut pour Strasbourg une période riche en «réalisations vertes » (pour utiliser un vocabulaire actuel), avec la mise en place du tram, qui fait aujourd’hui l’objet d’un consensus mais qui fut âprement combattu au début des années 1990 par l’opposition de l’époque, par le développement de zones piétonnes au centre-ville et par l’aménagement de nombreuses pistes cyclables dans l’ensemble de la ville.

 

Les soubresauts

 

Elle fut également ponctuée de nombreux soubresauts. Il y eut d’une part la parenthèse provoquée par l’élection du tandem Fabienne Keller – Robert Grossmann et la défaite de Catherine Trautmann en 2001, suite à la façon controversée dont elle avait effectué son retour du ministère de la culture l’année précédente et à la présence de la liste dissidente de l’ex-socialiste Jean-Claude Petitdemange (DVG). Et en 2008, c’est Roland Ries, qui avait été premier adjoint de 1989 à 1997 et maire par intérim de 1997 à 2000, qui reprit le flambeau. Il y eut aussi en 2017 l’explosion de la majorité municipale et la guerre que se livrèrent les anciens socialistes devenus LRM (Alain Fontanel, soutenu par Roland Ries) et ceux qui étaient restés au parti socialiste (Alain Bies…)

 

Avec la vague verte de 2020, Strasbourg (et quelques autres villes de la communauté urbaine, dont Schiltigheim) reste à gauche. Et l’opposition entre l’agglomération strasbourgeoise et la plupart des autres villes d’Alsace, dont Mulhouse et Colmar, qui restent en bleu, demeure. Mais il ne s’agit pas de la même gauche. L’un des enjeux des années à venir sera de savoir dans quelle mesure les Verts, qui constituent désormais la force politique centrale de la gauche à Strasbourg, parviendront à structurer autour d’eux les autres composantes de la gauche.

 

Bernard Schwengler

5 juillet 2020

OVIPAL

 

Charles Frey avait également été maire de Strasbourg de 1935 à 1940 en tant que membre du parti républicain-démocrate. En 1947 ce parti adhéra au RPF du général de Gaulle.

 

 



05/07/2020
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