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Vers une quasi-disparition des députés LREM (et apparentés) en Alsace ?

Pour les 577 circonscriptions de France le scrutin des législatives mesurera la capacité de la NUPES à limiter la dynamique de droite et du centre incarnée par les avatars politiques du Macronisme. En Alsace, la droite alsacienne « traditionnelle » pourrait, en dépit du déclin national de LR, retrouver son leadership à l’échelle de l’ancienne région alsacienne, sauf pour certaines circonscriptions strasbourgeoises où la NUPES peut faire la « surprise » !

 

 

Alsace : Carte des députés élus par tendance politique (en 2017)

 

 

Les raisons du déclin probable de « La République en Marche »en Alsace

 

« La République en Marche » restera-t-elle encore au lendemain du second tour des législatives de 2022 une force politique significative en Alsace ? Rien n’est moins sûr ! Le sort des 6 députés sortants (LREM et apparentés) sur les 15 circonscriptions d’Alsace paraît plutôt incertain, principalement dans le Bas-rhin.

 

Malgré l’onde politique, portée en 2017 avec l’irruption de la nouvelle formation politique LREM et ses 6 députés en Alsace (5 dans le Bas-rhin et 1seul dans le Haut-rhin), il semble difficile pour les députés "Macronistes" de maintenir toutes les positions acquises. Pourquoi ?

 

Lors des élections législatives de 2017, les conquêtes de la nouvelle formation politique présidentielle avaient fait réfléchir la classe politique alsacienne et ses électeurs. La question qui méritait d’être posée était la suivante : le phénomène LREM allait-il concurrencer les formations politiques traditionnelles de Droite et du Centre en Alsace pour les scrutins dits intermédiaires.

 

La réponse fut simple : ni les scrutins des Régionales, ni celui des Départementales, ni celui des municipales ne furent bousculés par l’avènement de cette nouvelle force politique qui se revendiquait pourtant totalement « nouvelle » et régénératrice sur le plan politique.

 

Hormis, les élections des Sénatoriales de septembre 2020 - un scrutin un scrutin à la fois « national », avec une assise territoriale « départementale » et «  « indirect » sur le plan démocratique - LREM avait seulement pu obtenir 2 sièges et être à égalité avec LR dans le 68. En Alsace, la formation présidentielle n’avait pu obtenir que 2 sièges de Sénateurs/Sénatrices sur les 9 sièges au total grâce au recyclage de Ludovic Haye, maire de Rixheim en septembre 2017 (Centre-Droit Indépendant / Majorité Alsacienne) et de Patricia Schillinger, déjà sénatrice et anciennement PS. Rien dans le Bas-rhin le Bas-rhin, département où la captation des élus des autres reste un peu moins évidente.

 

Si les scrutins intermédiaires sont importants, c’est qu’ils révèlent la force d’une tendance politique et le degré de confiance des électeurs vis-à-vis de leurs élus locaux – qui par ailleurs pour certains d’entre-eux – se retrouvent aujourd’hui, candidats aux élections législatives.

 

La capacité de LREM à être présente au 2ème tour ne devrait concerner que les grandes villes d’Alsace et certaines moyennes et petites villes

 

Sociologiquement, la capacité politique de LREM d’être présente au 2ème tour se jouera surtout à Strasbourg, Mulhouse et à Colmar (et partiellement dans certaines des villes moyennes d’Alsace, telle Haguenau (35 000 habitants), parfois de taille plus petite mais de plus de 10000 jusqu’à 20000 habitants comme Sélestat, Saverne et aussi Saint-Louis ou Riedisheim.

 

L’enjeu politique et l’équation politique de LREM se situe principalement à l’échelle des électorats urbains des grandes villes alsaciennes où se dessinent les modes de vie urbains, principalement à destination des classes moyennes et surtout des classes dites « supérieures ». LREM n’a que très peu ou pas d’emprise sur les « mondes » du rural même si la formation a su grignoter une part de l’électorat péri-urbain qui gravite autour des métropoles.

 

Cependant, les législatives restent aussi un scrutin national. C’est pourquoi s’il s'agit de penser de penser ce scrutin -par des configurations locales avec des des enjeux propres, mais il s’agit aussi de les articuler avec le rapport de force à l'échelle nationale.

 

Ainsi, si les scrutins intermédiaires (surtout locaux) ont souvent été marqués par des alliances n’ayant pas permis de dégager de formation dominante : ni les régionales, municipales ou départementales, sauf l'abstention. Le déclin du PS (avec celui du PCF et ses fiefs communaux en France l’intérieur) et la poussée d'EELV et LFI y ont simplement été confirmés par ces scrutins.

 

Seule la droite républicaine a su tirer son épingle du jeu principalement aux Régionales de 2021 et s'est ouvert une nouvelle séquence sortie renforcée face à la majorité présidentielle qui s'est montrée incapable de se faire une place dans ce combat politique. Aux Régionales LREM n'est pas apparue aux yeux des Français comme une alternative crédible aux exécutifs en place ; ni le Rassemblement national qui a essuie dans la même perspective un revers saillant, en échouant partout. Pourtant deux ans auparavant le RN et LREM s’étaient retrouvé dans le duo de tête aux Européennes de 2019… un scrutin peu marqué par les territoires locaux mais plus déterminé par des têtes d’affiche.

 

La capacité de LREM à être présente au 2ème tour ne devrait concerner que les grandes villes d’Alsace et certaines moyennes et petites villes

 

Par exemple, pour les villes moyennes et petites villes, la 9ème circonscription du Bas-Rhin (de Haguenau) qui apparaît un territoire test pour la droite traditionnelle. Cette circonscription centrée autour des villes de Haguenau, Brumath et Bischwiller pourrait permettre au député sortant de se retrouvé au second tour. En effet, une partie de la circonscription, notamment dans le canton de Brumath, est composée de communes périurbaines de Strasbourg. Les communes rurales se retrouvent plus largement dans les cantons de Haguenau et Bischwiller.

 

Le canton de Haguenau reste un fief de la droite centriste. Le canton de Brumath est plus nettement tourné vers une droite radicale, et avaient depuis 1986 une forte poussée de vote FN, qui est aussi manifeste dans les cantons de Haguenau et Brumath, lors des élections présidentielles mais ce vote reste plutôt centré sur Bischwiller . Cependant l'ensemble reste très largement orienté à droite, on note des tendances différentes. Une reconquête de cette circonscription par LR est probable car Denis Riedinger, maire de Hoerdt et président de la communauté de communes de la Basse-Zorn est bien installé sur ce territoire. Ce scénario de reconquête concerne peut également concerner la circonscription de Strasbourg 4, puisque Éric Amiet, 55 ans le Maire de Wolfisheim, conseiller (d’opposition) à l’Eurométropole, est très soutenu par la classe politique ce dont la députée sortante, Martine Wonner ne peut se prévaloir.

 

Reste dans le Bas-rhin, les 3 circonscriptions de Strasbourg,plus urbaines (circonscriptions 1, 2 et 3) où la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) pourrait être en mesure de créer très fortement la surprise (voire un grand Chelem) alors que les forces de gauche ne disposaient plus - depuis 2017 - de députés.

 

Pour le département du Haut-rhin, le 6e circonscription (Mulhouse-Illzach) constituée de trois cantons (Illzach, Mulhouse-Nord, Wittenheim et Sierentz) devrait connaître le même scénario qu’en 2017. Bruno Fuchs (MoDem allié à LREM) : le député sortant de la 6e circonscription Bruno Fuchs, a reçu le soutien de la Majorité alsacienne. Son véritable challenger au second tour semble être Christelle Ritz du Rassemblement national qui dispose cette de mandats territoriaux mais a construit une carrière politique à « saute-mouton » puisqu’elle est passée de l’UDF à l’UMP pour se retrouver dans la formation de Mme Le Pen.

 

Si la 6e circonscription avait connu une victoire du Modem (allié de LREM) et avait accusé la perte du siège UDI (Francis Hillmeyer) à cause d'une dissidence de droite en 2017).

 

Quelques tendances possibles selon les circonscriptions

 

Finalement la leçon de la 6e circonscription du Haut-rhin a été entendue : si la droite traditionnelle et républicaine reste unie alors elle pourra reprendre la main dans au moins 2 circonscriptions, en particulier dans le Bas-rhin : la 9ème circonscription du Bas-Rhin (de Haguenau) et la 4ème (Strasbourg).

 

Les 3 circonscriptions de Strasbourg, plus urbaines seront - quant à elles - très concurrencées par la dynamique de l’alliance de la NUPES (La Nouvelle Union populaire écologique et sociale) qui sera très certainement éligible à strasbourg 1, de même pour Strasbourg 2 mais qui dépendra plus de la mobilisations des bureau de vote des secteurs « populaires » de Strasbourg 3 (les communes de Schiltigheim et de Bischheim …) mais principalement les bureaux de vote de Cronenbourg qui avaient apportés 40% des voix à Jean-Luc Mélenchon contre 26% à Emmanuel Macron*.

 

Les futurs résultat recueillis par LREM montrera si les députés sortants, qui se représentent, auront su se donner une légitimité à l’échelle locale.

 

Le 10/06/20202 Pascal Politanski

OVIPAL

 

 

Notes.

* résultats des bureaux de vote sur le secteur de Cronenbourg : 303, 304, 305, 306, 307, 308, 309, 310, 313, 317, 319, 320

 

Pour rappel

Résultats des Législatives de 2017.

Circonscriptions du département du Bas-Rhin.

1re : Thierry Michels (LREM : face à Eric Elkouby - Adjoint au maire - PS)

2e : Sylvain Waserman (MoDem: face à Philippe Bies - Adjoint au maire - PS)

3e : Bruno Studer ( LREM : face à Georges Schuler maire de Reichstett - LR)

4e : Martine Wonner (LREM (face à Sophie Rohfritsch -LR, maire de Lampertheim)

5e : Antoine Herth LR (réélu)

6e : Laurent Furst LR (réélu)

7e : Patrick Heizel LR (réélu)

8e : Frédéric Reiss LR (réélu)

9e : Vincent Thiébaut (LREM (face à Étienne Wolf -LR, maire de Brumath)

Circonscriptions du département du Haut-rhin.

1re : Éric Straumann LR ( face à Stéphanie Villemin-LREM)

2e : Jacques Cattin LR (face à Hubert Ott LREM-MoDem)

3e : Jean-Luc Reitzer LR (face à Patrick Striby-LREM)

4e : Raphaël Schellenberger LR (face à Aurélie Tacquard-LREM)

5e : Olivier Becht DVD (face à Cécile Lehr-LREM)

6e : Bruno Fuchs LREM (face à Francis Hillmeyer (LR), député sortant, maire de Pfastatt. (à noter que Bruno Fuchs est le fils de Jean-Paul Fuchs, député UDF de la première circonscription du Haut-Rhin puis de la deuxième)

 

 



10/06/2022
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